Rome, Mercredi 25 septembre – Jour 6

Nous n’oublions pas que nous allons d’un François à l’autre. Aujourd’hui, c’est l’audience générale. On s’y est préparé. Nous attendons ce moment avec une impatience mal dissimulée. Pensez-donc, voir le Pape en vrai. Le Pado nous a dit de prendre nos tenues karennes. Dix zozos Karens dans une foule de 30 000 ! Comment le Pape nous remarquera-t-il ? Faisons plaisir au Pado au moins. La file pour gagner la place St Pierre où se tiendra l’audience est déjà longue de centaines de mètres. Il est 7 h. Et pourtant nous ne la longeons pas. Nous voilà, traînée d’incrédules, emportés par le Pado devant la porte du Vatican. Qu’est-ce qu’il nous fait ? Il y a de la corruption au Vatican pour éviter la queue ? Nous suivons. Les portes s’ouvraient, les gardes suisses saluaient… Et on s’est retrouvé dans un beau salon avec la seule indication : « Le Saint-Père s’assiéra là ». On a regardé le Pado. Il nous regardait. « Oui, le Saint-Père lui-même va vous recevoir ». Nous, on ne savait rien. Nous l’apprendrons après : Le Pado avait adressé une demande d’audience privée mais n’avait reçu aucune confirmation ferme. Seulement il y a quelques semaines une indication d’horaire possible et la demande d’une liste… Voilà tout. Alors comme on n’avait rien à perdre, le Pado nous a entraîné avec la secrète conviction qu’un garde suisse suffocant de rire nous éconduirait galamment. Et bien non !

Alors là, panique dans les rangs : comment lui dit-on bonjour ? Comment lui parle-t-on ? Comment doit-on le saluer ? Doit-on rester assis ?…
On a attendu. La porte s’est ouverte et il était là avec nous. Ni garde, ni secrétaire. En tête à tête pendant 30 minutes. On riait ensemble. Puis il a dit “attendez-moi”. 5 minutes après, il est revenu avec deux grands cabas : une magnifique icône pour chacun.
On a fait des photos et avant de nous bénir, il est redevenu grave. Il nous pointait de son index : “priez pour moi car ce n’est pas facile”.
On était bien secoué par cette rencontre et en même temps incrédules : tout avait été si simple. Pas de contrôle des sacs, des passeports, de la liste… Rien. Et le Pape tellement accessible et direct, d’une belle humeur si rayonnante. Nous étions avec un Père.

Audience privée des karens avec le Pape

Nous assistons ensuite à l’audience générale très bien placés. Mais à 50 mètres de nous, le Pape nous paraît bien lointain ! Et ces dizaines de milliers de personnes qui auraient tout donné pour avoir nos fauteuils il y a une heure. Nous prenons conscience du privilège reçu qui nous oblige : le Pape compte sur nous. Il nous a donné une mission !

Tout s’enchaîne alors très vite. La nouvelle de notre rencontre avec le Pape François se répand : interview à Radio Vatican, à l’observatore Romano..,
Nous ne savons plus très bien qui nous sommes !

Toutes les chroniques de "La campagne d'Italie"

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée Champs requis marqués avec *

Publier des commentaires