Édito d’avril

Dans un fameux petit livre, Bernanos avoue l’ampleur de son propos et l’abrite sous un titre tout aussi court : la joie.
Il dépeint celui qu’elle a déserté et vit sans joie, sans jamais être ému. « Car la seule force de cet ambitieux minuscule, c’est de n’admirer rien ! ».
Sommes-nous des ambitieux minuscules ?

L’évangile nous en défend et la résurrection du Christ nous maintient en état d’admiration. Elle nous enseigne que nos ambitions, qui peuvent paraître démesurées, sont fondées. Rien n’est perdu tout à fait. La résurrection nous garde des ambitions minuscules. Merci Seigneur ! Joyeuses Pâques !

Retour sur le mois de mars

On commençait à fanfaronner et on se voyait déjà victorieux de la traversée du covid sans cas et sans fracas. Une traversée sans faille et sans dommage. C’était sans compter cet élève revenu de l’école en toussotant, une sœur en route pour une réunion qui contrôle… et qui trouve. Le covid gagnera le centre et les 2/3 des élèves émigrent chacun à son tour vers le centre de quarantaine du village. L’école ferme. Au foyer, on isole, sépare autant qu’on le peut mais le virus s’installe.
Les villageois ont relâché la vigilance. Aujourd’hui aucun village n’est épargné. Pourtant la propagation n’engendre aucun stress et tous regardent avec dédain cette gripounette qui ne les empêche même pas de travailler.
Pourtant un sursaut dramatique nous rappelle à l’ordre. Le père Fay, un jeune prêtre thaï de 35 ans, s’inquiète de quelques symptômes et au regard de son environnement contaminé préfère contrôler. Il est positif. Sa santé chahutée par quelques maux de fond n’y résistera pas. Il est retrouvé mort le lendemain. C’est un vrai choc pour le secteur d’autant que les autorités sanitaires limiteront la fréquentation des obsèques.

Le dossier de la privatisation des écoles continue de nous agiter. Des papiers manquent. Des certificats se font attendre… Une nouvelle inspection se décide pour aider à trouver les compromis qui seront nécessaires tant notre situation administrative est complexe. Elle réunira différents partenaires aptes à discerner des solutions. Nous accueillons cette proposition avec joie qui nous épargnera des années de tergiversations avec des administrations qui s’ignorent entre elles. Mais quel sera le résultat ? On prépare la venue des officiels du mieux qu’on peut. Pas simple quand on a commencé les grandes vacances !

La fête de Pâques se prépare. Elle se déclinera sur 10 villages. Le camp catéchiste réunira les enfants en âge de recevoir la première communion et la confirmation. Notre évêque sera là. On a l’impression de retrouver la vie. On avait oublié combien ces événements nous rendaient heureux.

Nous tenons notre part des malheurs des temps : ceux des frères birmans, ceux des ukrainiens. Nous y répondrons par une nuit de prière le jeudi saint.
On pensera aussi très fort à vous.

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