Édito de juin

 

Un grand écrivain français avait échafaudé une théorie psychologique intéressante :  ainsi nous sommes avec les livres, ainsi sommes-nous avec nos amis ! Il y a des lecteurs de tous poils.

Ceux qui ouvrent quantité de livres sans en finir aucun, ceux qui n’en possèdent aucun mais disent les avoir tous lus, ceux  qui ne s’intéressent qu’à la reliure, ceux qui méprisent les poches et se battent pour les éditions rares… et nombreux ceux  que les livres  nourrissent et inspirent !

Adaptons un instant la théorie à notre foi.

Et si notre rapport a l’évangile disait notre lien à Jésus ?  Les évangiles sont- ils juste une reliure, une référence ou un livre de vie ?

Que l’Esprit Saint nous fasse aimer lire l’évangile pour mieux aimer Jésus.

La chronique

“Le python creuse son nid “. A s’y méprendre, on pourrait entendre un message mystérieux de Radio Londres ! Mais non : autre temps et autre latitude… C’est  avec ces mots bien martelés  que chodipu a fait son entrée pas tres discrète l’autre soir dans cette petite assemblée de buveurs. Ils parlaient politique. Immédiatement la conversation fut détournée. On parla météo. Chodipu, familier des cumulo Nimbus,  avançait son proverbe comme on abat l’atout sur le tapis de jeu, la pluie arriverait les jours suivants quoiqu’en pense la miss météo de la télé. Les pythons s’y préparaient et chodipu le savait.

Celle que tous attendaient arriva bien comme Chodipu l’avait predi : il s’est mis à pleuvoir. Le thermomètre qui jusque là tutoyait l’infini amorça une descente vertigineuse. Enfin on respirait. Ces premières pluies de mai furent particulièrement violentes. Au centre de Maetowo, plusieurs de nos grands arbres furent mis KO et un bon mot des toiles du toit furent à remplacer.

Les villageois ont terminé allègrement les brûlis et s’apprêtent à semer.

 

La rentrée

Avec des fortunes diverses, un zèle plus ou moins ardent, les écoliers ont repris le chemin des écoles. À Maewé, l’école accueille une nouvelle enseignante. Elle remplace Kru Ben avec l’ardeur de son savoir récent. La mission ayant financé ses études, elle est heureuse de se mettre à son service pendant 2 ans. La rentrée s’est passée toute en douceur. Aucun cri, pas de pleurs…

À Maesapao, le concert est différent. Notre école maternelle fait le plein mais la brochette de nouveaux jouent ses gammes de pleurs et de protestations. Les mamans et les grand-mères viennent s’assoir sur les bancs des petits et suivent les cours attendant d’être préférées par les amis de classe. Patience !

A Maepo, à Maetowo : la rentrée se décline sur une reprise en main. Les jeunes ont été invités à mettre à profit les vacances pour un examen de conscience. Les non motivés et les non chalands n’avaient pas leur place aux centres. Les effectifs sont écrémés : 15 à Maepo et 24 à Maetowo contre 20 et 45 l’année passée.

Maetowo s’habitue à l’absence de sœurs : un jeune couple tient la maison sous l’œil vigilant de Yukipa, une jeune diplômée karenne nous donne deux ans en épaulant l’équipe pédagogique du centre.

On attend un volontaire MEP mais comme sœur Anne …

Ambiance

Les villages ont vécu à l’heure des élections des députés. Le système est complexe car dans un seul vote, les électeurs glissent deux bulletins dans l’urne. L’un pour choisir le député, l’autre pour choisir un parti. De tout cela sortira une assemblée et un gouvernement. La corruption n’a jamais été aussi démonstrative. Chaque vote dans nos villages a fait l’objet d’une transaction.

Et pendant ce temps à quelques kilomètres, les birmans pleurent ce droit d’élire qu’ils ont perdu. Les canons continuent de gronder plus au nord.

Notre prière leur répond.

Des visiteurs

Les pluies marquent la fin de la saison des visites. Les routes largement défoncées freinent les frénésies touristiques. Pourtant Philippe et Max ne se sont pas dégonflés. Parti en moto depuis la France il y a 7 mois, ils abordent la Thaïlande. Accoutrés comme des échappés de Katmandou, leurs machines nous rassurent. Elles sont couvertes des autocollants de leurs gloires kilométriques passées et ouf au milieu une croix scoute…

Ils annoncent 2 jours, ils restent 10. Mais on les béni pour ce squat si sympa parce qu’ils ont repeint l’atelier de couture qui en avait bien besoin, par qu’ils nous ont partagé au cours d’étonnantes soirées les joies, les doutes de leur périple. Merci pour ces moments goutus.

On les garde en amitié profonde.

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