Édito de mars

Carême !

C’est le carême ! Un de plus qui s’enchaîne aux précédents. On voudrait tant que cette fois ci, il soit singulier, distingué par sa ferveur, son enthousiasme mais on craint alors même qu’il ne débute, que la routine ne l’encroûte, l’empâte et finalement l’embourbe…

Finalement la fécondité de cette quarantaine de jours tient en une phrase : “alors leurs yeux s’ouvrirent et ils le reconnurent”.

L’authentique témoin est celui qui garde les yeux ouverts.

Allez bon carême ophtalmique !

La chronique

La fête du Père Quintard

Le village était en ébullition depuis un moment. Les réunions se multipliaient et on s’organisait. Car l’événement ne se répétera pas. Unique!

Maesapao célèbre les 50 ans de don évangélisation et on fera mémoire du Père Quintard qui nous a quitté il y a 20 ans.

Les villageois installent une scène de bambou, des porches et des portiques, une maison symbolique pour le père Quintard qui exposera ses souvenirs. Une cuisine de campagne s’installe et un roulement permanent de villageois touillera des marmites pendant les 24 h que durera la fête. Et le succès sera aussi grand que la ferveur qui réunit de nombreux villageois venus de quantité de villages.

Pour faire mémoire du Père Quintard, on décide d’une grande marche dans la forêt et une clairière nous permettra un temps de partage. On raconte nos souvenirs. L’émotion est grande. Les symboles forts: le Pado a allumé un gros cierge et le porte à la tête de notre long cortège. C’est la foi transmise par le père Quintard et à notre tour nous allumons nos cierges à cette flamme. La flamme unique se partage et se démultiplie mais sa clarté ne diminue pas. Le partage ne l’entame pas. Il en va ainsi de la foi. On ne l’appauvrît pas en la partageant.

L’évêque fait le déplacement lui aussi et il nous attend pour la messe.

La fête terminée, à la fumée des cierges, on laisse un village silencieux parce qu’écrasé de fatigue mais tellement fier. Ce fut un beau succès.

Le début du carême

Le mercredi des cendres à son habitude réunit les responsables de communauté à Maetowo. Fr Co, un prêtre karen du diocèse nous rejoint avec une pointe d’émotion. Il se souvient du temps où il fut curé de Maetowo durant quelques mois. Il nous enseigne sur le sens du carême. On fixe aussi le calendrier des célébrations de Pâques et on s’entend sur une campagne de carême. Ils repartent avec les cendres qu’ils distribueront le dimanche suivant dans les communautés sur lesquels ils veillent.

Dès lors nos églises revêtent la tenue sobre du carême : plus de fleurs, des voiles violets recouvrent les statues et le crucifix du chœur. L’ambiance est à la retenue.

 

Les villageois s’activent dans les champs : la corvée de bois se termine et les murs des cuisines se voient étayés d’immenses tas de fagots magnifiquement superposés qui nourriront la cheminée toute l’année durant. Il faut maintenant préparer les brûlis. Un gros travail de nettoyage des champs qui seront brûlés puis ensemencés a commencé.

Dans les centres et les écoles, on s’applique car c’est la dernière ligne droite avant la fin de l’année scolaire. Tous studieux ? Hummmmm

Le thermomètre désobéit à la saison. Le froid perdure contre toute habitude. Nos soirées restent fraîches depuis des mois maintenant et nos nuits sont froides. Mars corrigera t-il ce climas inhabituel?

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