Édito de mars

En mal des liens, des soutiens qui étayent nos vies parce que le covid nous les vole, nous avons du mal à nous ajuster à ceux qui nous entourent et ceux qui nous gouvernent. Nous accusons, maugréons, critiquons, dénonçons jusqu’à l’épuisement.

Il reste un lieu qui nous apaise, à condition de le fréquenter, un lieu de communion : l’´Eucharistie. « L’Eucharistie, c’est la présence de l’Ami secret » aimait dire Pierre Claverie.

Retour sur le mois de février

Notre joie de ce mois est diversement partagée ! Notre joie ? Retrouver les jeunes dans les centres car les écoles viennent de ré-ouvrir, évidemment le sourire des élèves est moins complice. Car les élèves retrouvent l’atmosphère habituelle de leur salle de classe depuis la mi-février seulement. Auparavant, ils étaient convoqués en petits groupes ou renvoyés dans leurs villages.
Mais bien des écoles à peine ré-ouvertes se sont à nouveau fermées face aux offensives de l’omicron !
A Maetowo, à Maepo, les centres raisonnent à nouveau de leurs chants. Nous désespérions de retrouver ces rires dans nos murs. Pourvu que ça dure !

Grace à l’endurance au travail de Francis, Nicole et Bruno, les chantiers avancent. Les cuisines des centres ont fait peau neuve et plusieurs bâtiments ont été électrifiés. Bruno, malgré son patronage chartreux, poursuit son travail de bénédictin en dépoussiérant nos archives de l’année. Documents et photos, rien n’échappe à sa sagacité et les générations à venir lui en sauront gré, n’en déplaise à sa modestie.
Francis et Nico pilotent leur torpédo sur la 105, un véhicule hors d’âge mais bien vaillant sauf dans les côtes ! Et dans les montées s’offre alors un temps rallongé pas forcément inutile pour la maturation du chantier qu’ils rejoignent !

Notre livre d’or soumis à un régime draconien depuis 2 ans s’épaissit. Ni surpoids ni obésité cependant, mais les visiteurs se montrent à nouveau : des amis thaïlandais et des étrangers de passage.

Nous sommes dans la saison réputée sèche ! Mais déjà plusieurs fois, des pluies violentes sont venues déjouer nos habitudes et perturber les travaux des jours. Février réclame des bras pour préparer les brûlis et emmagasiner le bois qui sera nécessaire à la cuisine de l’année. Les villageois ne nous oublient pas et nos réserves regorgent.

Nous continuons les démarches pour permettre aux écoles de montagne de gagner l’autonomie dont elles rêvent en devenant des écoles privées. Fort du feu vert de l’administration, nous empilons des dizaines de documents sans arriver à en épuiser la liste. Il en manque toujours un quand on a imaginé être arrivé à bout du pensum. Et bien non ! Tel formulaire a été rempli sur un document obsolète, un autre manque mais aucune administration n’est capable de nous renseigner sur les modalités d’obtention… Chaque porte de bureau franchie doit bien correspondre à une année de purgatoire en moins non ? A chaque époque, ses indulgences ! Le plus fort dans l’affaire, c’est qu’on n’abandonne pas…

Février est aussi le temps des décisions pour les grands élèves. A Maewe, on note un bon cru puisque tous les élèves qui terminent le CM2 iront en 6ème. Les élèves de 3ème de Maetowo ont décidé de leur orientation sans surprise. Sur 15 élèves de 3ème, 3 poursuivent en seconde générale, 5 s’engagent dans des filières techniques, 3 se tâtent encore et 4 ont décidé d’en rester là pour aller travailler en ville. Une moisson sans surprise.
Les lycéens, nouveaux bacheliers, sont moins nombreux. Tous poursuivent des études supérieures sauf une qui repart aider sa famille.

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