Edito du Pado Alain- Avril 2019

Humeur du temps.

Aiyomo attendait trop de cette tisane. Tout le monde lui disait. Ses insomnies carabinées la maintenait éveillée une grande partie de ses nuits. Rien n’y faisait et surtout pas la fameuse tisane.

« Pourquoi » répétait elle sans cesse.

Sa vie criblée de malheurs n’avait pas d’autres horizons que ceux que le temps ouvrait devant elle. Un jour poussait l’autre.

Puis elle a changé de traitement, fini les tisanes.  Désormais, c’est le chapelet parce que Jésus est entré dans sa vie. Maintenant elle dort comme un loir !

Nous ne sommes pas les seuls artisans de notre histoire. La force de la prière nous porte, la force de la résurrection nous rejoint. Ne la boudons pas !

Bonne fête de Pâques !

Au fil des  jours

Les grandes vacances sont enfin là. Heureusement car la chaleur écrasante interdit toute concentration. 14 élèves de 3 éme du centre de Maetowo nous quittent non sans quelques larmes. 2 vont rejoindre la vie professionnelle, les autres s’égrainent dans des formations professionnelles : école hôtelière, école de couture. 4 continuent au lycée.

14 partent et 17 arrivent. Il va falloir pousser les murs. Cependant, on doit dire non à beaucoup, un vrais crève-cœur.

La rentrée du nouveau centre de Maepo se prépare activement. Une douzaine de petits écoliers sont inscrits. Tout est prêt pour les accueillir.

En attendant la rentrée des classes  fixée au 13 mai, on remplit les greniers à riz et les gardes manger, on répare, on plante, on astique pour remettre les centres et les écoles en état de marche.

Le camp catéchisme s’organise activement. Une centaine d’enfants le rejoindront durant une semaine pour se préparer à recevoir la première communion et la confirmation. Le plus intimide sera probablement l’évêque !

Les catéchumènes forment une mince cohorte cette année. Seulement 25 adultes recevront le baptême la nuit de Pâques. La ferveur sera au rendez-vous et là est l’essentiel.

Les villageois scrutent le ciel avec anxiété. Un arrêté du gouverneur interdit les brûlis avant le 15 avril. La catastrophe serait un démarrage précoce de la saison des pluies. Les chrétiens sont confiants. Le Seigneur ne fera pas pleuvoir avant Pâques. Les autres sacrifient des poulets quand les nuages s’amoncellent.

En attendant de bruler leurs champs, les femmes tissent. La coopérative Terres Karens récupère des lès et des lès et des lès.

La rencontre des femmes qui vient d’avoir lieu porte déjà des fruits. Un groupe décide de lancer la fabrication de balais, pour tabasser les maris ? Un autre se lance dans la suppression des verres et gobelets en plastique contre des timbales en bambou. Une croisade écologique modeste mais efficace.

Le projet d’éco tourisme se lance doucement a Maewe dans une guest house renouvelée. Les premiers invités sont ravis. Et deux emplois à la clef.

Et comme toujours le temps de nos grandes vacances avance vite, trop vite. Comment freiner la rentrée ?

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