Il faut oser !

En ce moment, nous guettons les bonnes nouvelles et la plus minuscule nous transporte tant nous en manquons. C’est vrai que notre monde ne va pas bien du tout et nous voyons ce qui le crucifie. Nous jugeons, nous accusons… Le temps de l’Avent arrive à point et nous rappelle que nous n’attendons pas qu’un vaccin. Le déconfinement partiel nous donne envie de bouger. Enfin..

Oui, osons reprendre souffle pour accueillir LA Bonne Nouvelle de Noël : Jésus avec nous ! Et bougeons nous…

Bon temps de l’Avent.

« Il n’est d’humain qui ne respire.

A la naissance commence le souffle. Il finit avec la vie. Ainsi en est-il de notre corps mortel. Mais le souffle qui nous habite est une autre puissance. Celle-ci se révèle en ses œuvres, toutes les œuvres de l’esprit. L’être humain est inspiré et son inspiration engendre des mondes. »

Maurice Bellet, le Messie crucifié, page 115.

Novembre chez nous !

C’est à peine si nous le réalisons. On s’en rend compte pour peu qu’on regarde de l’autre côté des frontières de la Thaïlande. Nous vivons sans le virus. Un cas et les toubibs s’alertent et gèrent méthodiquement sans souci d’éthique. A Maesod, 2 cas nous ont valu d’être marqué au rouge. Un beau vermillon bien dense. La réponse ne traîna pas : 10000 personnes testées les jours suivant, plusieurs milliers en quarantaine, des quartiers fermés.

Quant à nous, nous étions devenus suspects aux yeux des autres provinces et décrétés infréquentables. Ainsi on nous fera poliment savoir que si nous étions retenus de ne pouvoir participer au jubilé d’un village proche de Chiang Mai, on ne nous en voudrait absolument pas !

 

La vie donc se déroule normalement au gré de la saison des pluies qui disparaît peu à peu. C’est le temps de la moisson. Pour sûr, nos paysans n’échappent pas aux retenues du milieu et jamais ne vont proclamer une excellente année ! Non ! On annoncera une année correcte, on a vu pire Pado ! Traduisez : c’est une bonne année…

On l’a constaté aux sourires des moissonneurs et des lieurs de gerbes. Les repas étaient bien arrosés mais pas par des cumulus !

Dans les foyers, les jeunes sont en vacance. Les examens passés sans conviction laissent augurer de résultats décevants. Remarquez que cela ne trouble personne sinon le Pado ! Et on s’étonne qu’il s’en inquiète. On verra après les vacances. Bien vu : chaque chose en son temps.

 

On prépare Noël qui démarre tôt chez nous. Le premier de la série aura lieu le 12 décembre et le dernier le 8 janvier. Il y en aura 13. Des spectacles à préparer, des chants à déchiffrer, des lots à préparer… Heureusement la logistique est huilée.

400 couvertures bien chaudes sont déjà à Maetowo. Et cet après midi arrivent les 680 sacs cadeaux offerts par les communautés expatriées de Bangkok. Chaque enfant karen de 12 villages ont été invités à exprimer leur couleur préférée, le jouet de leur rêve… Chacun nominalement recevra la réalisation de son désir dans un grand sac vert offert par une famille de Bangkok. C’est Giving Tree. Derrière les sourires se dissimule une organisation minutieuse. Merci à toute l’équipe de bénévoles impliquées à Bangkok.

C’est la période où nous faisons le point avec nos équipes pédagogiques. Une session les réunit dans la petite ville voisine de Maesariang. L’ambiance n’est pas que studieuse et chacune des institutrices guette le temps libre où elles fileront toutes au même endroit. Au supermarché ! La lessive moins chère, le poisson en boîte moins cher, la sauce piquante moins chère… les véhicules du retour sont bien chargés.

Cela dit notre sérénité est entamée car le recteur d’académie a refusé de signer le renouvellement de l’accord de coopération qui permettait à nos écoles d’exercer en toute légalité. Nous sommes à nouveau sans statut juridique. Le diocèse planche sur une solution.

 

Nos horizons sont bleus, nos routes à nouveau praticables, nos équipes motivées. La seule ombre au tableau : vous savoir encombrés de ce vilain virus. Nous participons à vos gênes, à vos angoisses et en subissons les conséquences. La plus dramatique est celle d’être privée de nos volontaires. Ils sont 3 prêts au départ et finement briefés par les anciens mais la Thaïlande ne leur accorde toujours pas de visa. Nous n’avions pas besoin de leur absence pour réaliser la somme de travail qu’ils abbataient. Ils étaient aussi le signe de la mission partagée chacun selon son talent et la vocation que Dieu avait déposé en lui. On prie pour qu’ils puissent arriver bientôt.

Prenez soin de vous et bon temps de l’Avent !

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