Édito : Temps pascal : temps de l’audace

Le carême nous a aidé à débusquer quelques unes de nos fines manœuvres pour nous défendre des incursions de Dieu. Libérés, nous voulons foncer avec l’audace missionnaire des apôtres au cénacle. Ils ont vu, touché le ressuscite, et avoir rencontré Jésus les empêche de dépendre de personne d’autre. Ils se fient au Messie et tant pis pour le reste.

Chez les Karens, chez vous, être chrétien n’est ni une mode, ni une habitude. Cela suppose un peu d’audace. L’audace chrétienne, l’audace missionnaire… Allez ça se résume en un mot. L’audace, c’est l’entêtement.

Soyons les entêtés de Jésus : ils finiront par nous écouter et peut-être par nous suivre !

 

Avril

Le corona nous a mobilisé en nous laissant indemnes. Nous n’avons aucun cas dans les villages. Quel soulagement ! La peur de l’épidémie dans nos villages si  isolés a mobilisé nos énergies pour prévenir au mieux : fabrication et distribution de masques, distribution de savons, de gel alcoolique et de vitamines pour tous à défaut de vaccin.

Des plans de confinement élaborés existaient pour isoler les travailleurs revenant de Bangkok. Mais bien vite, ils se transformaient en lieu de meeting joyeux : envie de revoir le cousin urbanisé, écouter les souvenirs d’un autre monde…

Heureusement ils n’ont pas ramené le virus en souvenir.

L’épidémie semble loin et ne pas concerner les Karens. Hier, pour toute la Thaïlande seulement six cas et tous dans les grandes villes.

Nos trois volontaires eux sont confinés. Un temps que leurs ordinateurs n’ont guère apprécié. Ils ont soigné nos projets, élaboré les dossiers et préparent la rentrée.

Ils seront les moteurs des camps de jeunes qui vont se dérouler au mois de mai pour profiter du temps libéré par une rentrée des classes retardée. Chaque village accueillera cinq jours de fêtes avec au programme jeux, catéchèse, bricolages, enseignements et musiques. Comme on ne peut rassembler les enfants et les jeunes, nous nous disperserons ! Logique non ?

Ce mois-ci, plusieurs projets anciens ont trouvé un achèvement : la rénovation complète de l’église de Maesapao, le captage de la source du centre de Maepo, le démarrage du chantier de la Chapelle de Maeloui…

Sauf trois villages, toutes les célébrations de Pâques ont pu avoir lieu. Il est vrai que nous ne sommes pas confinés ici. Diffusés par haut parleurs dans les villages, les Karens suivaient les offices sur le pas de leur porte symboliquement orientés vers l’église. Ils se rassemblaient le long des rues à bonne distance les uns des autres pour recevoir la communion. Ce sont nos messes « on line » : unis mais pas réunis.

Notre prière vous rejoignait car nous avons bien conscience d’être des privilégiés.

 

Pado Alain – 3 mai 2020

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée Champs requis marqués avec *

Publier des commentaires