Sous son regard

Aux catéchumènes, nous aimons redire que devenir chrétien n’est pas une question de vocabulaire. Certes on t’appellera chrétien. Cela te distinguera, et alors ? Devenir chrétien c’est vivre sous le regard de Jésus.

Jésus n’est pas d’abord un juge. Qui pourrait passer sa vie sous l’œil d’un juge ?

Jésus ne se présente pas comme un prophète, un prédicateur mais comme La Vie.

Quand Pierre se regarde, il trahit. Quand Pierre s’écoute, il sombre et manque de se noyer. Quand Jésus regarde pierre, Pierre redevient Pierre.

Nous sommes sans masque devant Jésus et nous pouvons être nous-mêmes. Son regard attend de nous le meilleur de nous-mêmes.

La sainteté, c’est s’habituer à son regard sur nous, un regard qui fait de nous des vivants.

Bonne fête de tous les saints !

Retour sur le mois d’octobre

Octobre fut un mois de vent. Des gerbes couchées dans les champs lui font révérence et le feront jusqu’à la moisson. Elle a d’ailleurs commencé timidement à Maepleta, initiant la ribambelle. Bientôt, les rizières se peupleront de dos courbés et les greniers de grains.

La récolte s’annonce bonne après une infinité d’incertitudes qui avaient agité les esprits et nourri des inquiétudes. Désormais on retrousse les manches et on aiguise les faucilles le sourire aux lèvres.

La covid reste toujours en dehors des radars. On la devine proche et on se sait vulnérable. De quoi nous rendre vigilant ? Et bien non ! La Birmanie voisine accuse le coup d’une montée en flèche des infections. La Thaïlande répond en fermant notre frontière, celle qui coule sous nos fenêtres. Mais elle s’avère bien poreuse. La vigilance s’est relâchée depuis les grosses peurs d’avril où la covid fréquentait Bangkok et paralysait le pays. A l’époque des barrières fermaient l’accès des villages perdus qui se barricadaient. Aujourd’hui la proximité du virus n’éveille aucune émotion. Rien n’a changé. Dans les communautés chrétiennes, nos écoles et nos centres, on reprend le travail de formation à zéro. On espère et on prie.

 

La béatification de Carlos Acutis a suscité une sympathie immédiate. Fut-il geek que cela nous touche peu tant nous sommes peu connectés. Son attachement à l’Eucharistie nous ébranle davantage. Dans nos villages, la messe hebdomadaire reste le privilège de 3 clochers contre une fois par mois pour les autres. « Bon communier une fois par mois ça suffit Pado ! ». Carlos allait à la messe chaque jour. Alors ça, ça épate ! Voilà qui inspire notre catéchèse du mois, irriguée par les spectaculaires images de l’ouverture de sa tombe à Assise.

 

Le mois du rosaire s’organise différemment dans les villages, suivant la piété du catéchiste. Ici 4 maisons chaque soir avec un maximum de 3 Ave. L’un dans l’autre, on arrivera péniblement à la dizaine. Là, toutes les femmes se réunissent pour le chapelet le samedi uniquement. Il est vrai que les travaux des champs mobilisent toutes les énergies.

 

La saint François a réuni 112 jeunes à Maetowo pour le camp vocation annuel. Il n’a rien d’une séance de recrutement ou d’enrôlement. Il redit que nos communautés ne vivent que si elles sont le lieu où on apprend à se donner. Chacun selon son talent, chacun selon son désir est appelé à se donner pour suivre Jésus. Ce fut joyeux et vif.

 

A ce jour les volontaires n’ont toujours pas pu nous rejoindre pour cause de prévention de la covid. Nous en sommes lourdement pénalisés. Et nous attendons. Heureusement la générosité disponible des anciens volontaires nous permet de tenir la tête hors de l’eau. Rentrés en France, ils font vivre les différents projets grâce aux technologies informatiques. Dieu bénisse les geeks.

 

Pour finir sur une bonne nouvelle : le Br. David nous est revenu. Après une année passée hors de Maetowo pour s’initier à un autre type de pastorale, le voilà de retour sur sa demande. L’évêque a accepté et nous le recevons joyeusement. Il est toujours diacre et aspire au sacerdoce. Son expérience unique de converti de l’islam ayant fui les persécutions de son pays, l’Iran, nous apporte beaucoup. Bienvenue, Brother !

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