Édito de novembre

Les enfants sont toujours pressés de devenir grands ! Sommes-nous pressés de devenir des saints ?

En 1204, un jeune exalté a lu 3 versets de l’évangile et le voilà conquis par un amour sans limite. La seule chose qu’on ne pourra ravir à François, c’est la pauvreté ! Et la joie aussi…

En 2004, Carlo, endetté du poverello, s’épuise sur un lit d’hôpital fort d’un proche passé de cyber missionnaire pour partager la foi aux plus anonymes. La joie aussi…

Les saints nous rappellent que notre foi n’est pas un lingot d’or déposé en banque qui prospère avec du temps et une bonne fortune. Mais sans rien faire. La foi est une semence à faire croître à force de soins, d’engrais et de tailles parfois. La joie aussi…
Allez, si on essayait ?

 

Retour sur le mois d’octobre

Ce mois d’octobre se décline toujours en mode covid. A vrai dire, les patiences sont épuisées et les premiers cas apparus dans les villages dédramatisent la situation. « Après tout c’est qu’une petite grippe ! ». Peu importe qu’elle laisse sur le carreau des dizaines. C’est une petite grippe alors bas les masques ! La prudence n’est plus de règle et seuls quelques foyers regardés comme des zélateurs pratiquent les recommandations sanitaires dont on nous a jusqu’à hier martelé l’utilité.
Le virus s’invite ici ou là sans déployer heureusement de forme grave. Juste une grippe quoi !

Aujourd’hui, médecins, chefs de villages, dispensaires n’osent plus avertir. On ne les écoute plus. Reste à espérer qu’on ne dépasse pas le stade de la petite grippe.
Nos élèves de plus de 12 ans étaient convoqués hier pour la vaccination. Si le virus n’effraie plus, la longue aiguille de la seringue agite sévèrement les esprits. Plus d’un se demandait s’il n’entamait pas une carrière d’écumoire et au prix de quelle souffrance. Ceux qui les ont précédés n’ont pas manqué le commentaire dramatique.
Le voyage de retour est allègre comme l’aller avait été funèbre !

 

Le 1er novembre les écoles vont réouvrir. Cependant, l’annonce laisse songeur car les bâtiments scolaires ont été convertis en hôpital de campagne pour isoler les cas de covid. Et ils accueillent encore des patients à jour J-3. Mais le covid nous a enseigné la patience souple face à des agendas qui se retournent comme des crêpes.

 

C’est aussi le mois du rosaire qui s’achève. Il a suivi différentes déclinaisons suivant les villages. Traditionnellement porté par les femmes, les réunions importantes à l’église n’étaient pas possible. A Maewé, 11 groupes de 5 familles prient synchro le chapelet au soir du samedi. A Maesapao, un chœur pilote la récitation derrière le micro et tout le village répond depuis chez lui. A Maepo, on se réunit devant la statue qui trône devant l’église et parfois sous un parapluie. Maetowo déambule en priant sur un itinéraire dévoilant l’humeur de la sœur qui l’inspire.

Partout Marie fut honorée.

 

L’arc en ciel devient un spectacle de saison accompagné du chant des tourterelles. On sait que la saison des pluies se termine. Les pluies se raréfient et confirment les présages. Chacun prépare sa moisson et rivalise de civilité avec ses voisins, cousins et autre parenté car il ne s’agit pas de perdre les bras dont on va avoir besoin. On taille les bambous pour préparer l’aire à battre et les claies qui accueilleront les gerbes fraîchement coupées.

 

Plus insolite dans le calendrier, ce sont les élections des conseillers d’arrondissement qui se préparent. Elles auront lieu fin novembre. La campagne est ouverte et livre aux pouvoirs de boniments, de bons repas et parfois de quelques billets de banque le sort de candidats plus ou moins confiants. Les programmes sont absents. Ce qui nous paraît fort étrange. Les candidats en campagne rappellent à leur parenté le devoir de soutien, ravivent la mémoire de services autrefois rendus, et promettent de passer la main à la prochaine échéance laissant la chance à d’autres. La chance ? Oui, la chance d’un revenu.

Un mandat de ce type dans nos villages, c’est avant tout une indemnité mensuelle avant d’être un service rendu à la collectivité. La conscience politique ne peut que progresser… on part de zéro !

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