A table !

Plus sûrement qu’au premier janvier, une nouvelle année s’ouvre devant nous. Elle se présente comme une belle table que nous avons dressée où sont posés pain, vin, fruits et fleurs. Nous la rêvons ouverte peuplée de rires et de chants, consolante et réchauffante…

Oui mais voilà, nous réalisons que le corona ne sera pas une parenthèse. Il est encore là pour un moment à gêner nos plans, troubler nos fêtes, freiner nos élans, gripper nos invitations.

Alors comment continuer de donner ce qu’offraient “ nos tablées “ : partage, consolation, joie, écoute, conseils…

Voir clair doit faire aimer davantage et inventer ! Pas se replier et attendre. On laisse ça aux ours qui vont hiberner !

Retour sur le mois de septembre

On cherche les rochers car tout semble si incertain et mouvant en ce moment. 

 

Le temps tout d’abord. 

Les pluies irrégulières jouent l’originalité avec la saison. Elles devraient être abondantes et ne le sont pas ! Alors l’humeur des paysans karens oscille entre espoir et angoisse. Quelle récolte ce temps bizarre va-t-il permettre ? 

La moisson devrait commencer le mois prochain. A suivre…

 

Le covid ensuite

On s’en croyait affranchi car sans aucun cas. Certes chaque déplacement en ville nous rappelle à l’ordre : masques, prises de température dans les grandes surfaces, distanciation… Autant de précautions joyeusement consenties qu’il n’y a pas de risque. D’ailleurs dans les écoles, les élèves en rigolent : on arrive masqué, on s’enregistre après la prise de température, on se lave les mains avant de pénétrer dans la cour de récréation… ou plus aucune règle n’est de mise. Même plus peur ! 

Sauf ces jours derniers, où la Birmanie, notre voisin immédiat, ne contrôle plus la pandémie et les chiffres décollent. Beaucoup de birmans frontaliers traversent la rivière pour se mettre à l’abri du côté thaïlandais. La psychose est lancée. La peur gagne souvent sans raison mais nourrie de rumeurs jamais fondées. Heureusement nos contacts avec les médecins en charge du corona à Maesod nous donnent accès à des informations sûres. 

 

Le climat social enfin.

Les Karens suivent avec intérêt les échauffements des manifestants qui battent le pavé de la capitale. La dernière a réuni 100 000 personnes et la menace de procès (certains leaders cumulent 18 chefs d’accusation !) n’effraie pas. Les organisations étudiantes sont aux commandes et réclament un nouveau style de gouvernement. Le mouvement se compare à notre Mai 1968 et ne semble pas devoir s’essouffler. On craint des violences. 

 

Un mois de septembre bien particulier donc. Les travaux des champs occupent les Karens sans répit mais l’avenir proche ou lointain est peuplé d’incertitudes. 

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