Édito de mai

Marie Madeleine quitte le tombeau qu’elle a trouvé vide. Ses pensées se bousculent et chahutent ses nostalgies car elle ne l’a pas reconnu tout de suite. Elle s’en veut bien sûr. Mais elle a entendu sa voix. Ses mots raisonnent encore et font battre son cœur. Elle quitte le sépulcre et redescends vers ses frères avec une seule pensée en tête : comment elle va faire désormais ? Car une nouvelle vie commence : il faudra vivre pour lui mais sans lui ! Et elle entend à nouveau ses mots… Il est là mais sans le voir.

La chronique

Notre pâque à vos antipodes se distingue d’abord par les prouesses du thermomètre. Allez un bon 40 l’après-midi ! Ça calme les ardeurs ? A voir : les équipes de foot suaient sans faiblir derrière le ballon de nos Easter game. Les Kolawa dégoulinaient sur le banc de touche. A noter que l’équipe de Maewé a remporté le tournoi cantonal : une victoire saluée par force klaxon et cris au retour de l’équipe à moitié incrédule… Euh ben oui c’est vrai !

Tout aussi dégoulinante nos assemblées de semaine sainte. L’église de Maewé n’a pas désempli durant les 3 jours saints. L’adoration au reposoir par groupes le jeudi, le chemin de croix dans le village le vendredi et les baptêmes du samedi.

Le samedi saint, on en a profité pour traverser la mer rouge avec les enfants et les jeunes. Les petits étaient de pauvres hébreux esclaves des méchants égyptiens (les jeunes). Moise donnait du courage et la troupe opprimée se libéra non sans peur de la férule tortionnaire de pharaon et ses sbires ! Moise frappa la rivière et on la traversa. Les égyptiens eux s’y noyèrent ! Vous voyez la scène. Tout cela s’est déroulé en 4 étapes aux cours desquelles on lisait la bible. La vigile pascale et ses symboles n’avaient plus de secrets.

Après la vigile pascale, les mini-Carlo avaient préparé des roulés à la confiture (Merci Caroline) et les jeunes animaient de chants et de danses notre fin de carême (Merci Théophane).

Nous aurons 12 vigiles pascales et une grosse vingtaine de baptêmes d’adultes.

Les travaux des champs mobilisent les bras et grignotent les nuits. Les brûlis enflamment les champs vers 16 h quand la chaleur est un peu retombée et la vigilance commande de ne quitter le champ qu’à la dernière braise. Il est souvent tard. On frôlera le drame un soir à Maewé quand le feu pris de désobéissance traversa le chemin pourtant large et s’invita proche de quelques habitations. Heureusement pas de drame !

A Maepleta, un villageois trop confiant dans ses pares-feux négligea sa surveillance : sa cabane brûla vivement et dévoila à tous une réserve spectaculaire de planches clandestines. Elles ont fini en cendre et leur propriétaire en dérision. Il clamait partout qu’il n’avait pas les moyens de la première planche pour rebâtir sa maison !!!

21 de nos enfants ont participé au camp catéchisme pour y recevoir la confirmation et la première communion. Plus de 200 enfants étaient réunis à Maesod. Nos enfants délocalisés en ville avec des instructions en thaï plutôt qu’en karen a réussi à démobiliser leur ardeur. La moitié passera l’examen et recevront les sacrements. Les autres déçus se consolent en pensant que l’année prochaine ils se feront encore de nouveaux copains. Mais ils espèrent bien leur onction de saint chrême !

Ce mois-ci nous disons au revoir à Théophane. Le grand frère si aime de Maetowo emballe son inséparable boîte à bétel, ses Tcheka et tout un matériel ethnique qui ne fera sens que pour lui en France. Mais ses frères et sœurs karens le savent et ils comptent bien qu’il n’oublie pas de sitôt son karen pour quelques appels téléphoniques aux accents montagnards. Théophane vous dira que cette amitié est gravée dans la peau : indélébile.

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