Les facéties du calendrier nous donnent, en Thaïlande, de lier l’assomption de la vierge Marie et la fête des mères. On célèbre ensemble toutes les mères, Celle du ciel et celles de la terre.

 

Édito d’août

Par quelle télépathie mystérieuse les mamans karennes ont-elles empruntés leurs traits à celles de Sardaigne ou de Sicile ? Elles ont tout de la mamma, avec tous ses « m » mais sans ses kilos !
Aussi elles rechignent à envoyer leurs petits aux galères de l’école, vivent comme une cruauté sans nom d’envoyer au lit un gamin au milieu d’un dessin animé quand il est 23 h et se moquent du supplice enduré par les priants en laissant libre de jeux dans la nef une marmaille endiablée…
Les enfants karens ne sont pas prêts de perdre leur trône !
Cela peut devenir énervant mais pas sans leçon.
Il n’y a qu’un seul amour inconditionnel : celui d’une maman, qui veut alléger le poids de La Croix, éponge la sueur de sang sur le front et veille au cénacle.
Merci Marie !

Retour sur le mois de juillet

Notre mois de juillet souffle le chaud et froid. Nous voilà ballotés entre joie et crainte, cherchant parfois un retour d’équilibre quand le plateau de la balance s’enfonce pesamment du mauvais côté.

 

Le covid :

Le covid nous impose son rythme. Nous avons encore la chance de ne connaître aucun cas dans notre secteur. Mais le virus se rapproche jusqu’à camper à nos portes. L’extrême vigilance qui nous a préservés lasse et les contrevenants se multiplient. Ces derniers jours Maesod enregistre le record national de contaminations. L’hôpital est saturé. Les cas se déclenchent sur un scénario à chaque fois identique : un parent à Bangkok revient au village. On jure par tous les dieux qu’il ne peut pas être contaminé tant il a été prudent. On est si sûr qu’on ne veut rien entendre. Et pourtant peu de jours après, le covid se déclare.
A Maewé par exemple. Un joyeux drille professeur dans un village voisin rentre chaque vendredi pour retrouver sa famille qui vit dans une petite ville voisine. Maewé est sur sa route. Voilà une revigorante étape et sa compagnie est recherchée. Nombreux viennent goûter sa parole et les doux breuvages qui l’accompagnent. On l’attend en vain le dimanche soir. La nouvelle tombe : le covid le retient à l’hôpital. La consternation s’empare du village et on montre du doigt les buveurs. Maewe est place en quarantaine y compris son curé !
Les raisonneurs ne manquent pas : après tout ce n’est jamais d’une mauvaise grippe dans la plus grande majorité des cas. Dirait-on la même chose au milieu d’une population mal nourrie et éloignée des services de santé ?

La flambée subite de contaminations a fermé les écoles. Nos élèves sont repartis dans leurs familles avec un plaisir mal dissimulé ! Les voilà à la pêche, à la chasse…

 

La rizière :

Durant les 6 années où les pères Karens de la congrégation de Betharrram pilotaient le secteur de Maetowo, ils avaient acheté une belle et grande rizière. Il nous en laisse l’usufruit cette année. Une savante rotation alterne les villageois qui descendent en prendre soin et assurer le labourage. Pour planter le riz, tous les bras disponibles sont réquisitionnés et nous serons plus de 130 le dos courbé et les pieds dans l’eau. Vous imaginez le repas… on se donne rendez-vous pour la moisson dans 4 mois !

 

Un nouveau volontaire :

Il en rêvait et nous l’attendions ! Voilà Timothée. La première épreuve de sa mission fut l’obtention de son visa puis la quarantaine, et à peine sa tong effleura le sol de Maetowo qu’il retrouvait son lit le temps de couver une mauvaise grippe. Son ardeur et son zèle n’en sont pas affectés. Il est basé à Maetowo où il suivra les nombreux projets de l’association Terres Karens.

 

Les chantiers :

Un projet d’éco-resort va compléter l’offre de Touloupra à destination d’une demande plus locale. A l’extérieur du village de Maewé, un pan de montagne a pu être acquis. La vue est exceptionnelle. Par un miracle inattendu, on capte un réseau téléphonique et une source lointaine approvisionne en eau. 8 bungalows de bambou sortent de terre et bientôt un lieu de veillée, un bloc sanitaire et une cuisine collective pourront accueillir des groupes en manque de nature. Tout est construit en bambou. Merci à Esprit Karen qui croit au projet et le finance.

Yuropi est handicapée. Depuis qu’un méchant virus s’en est pris à sa moelle épinière, elle est condamnée à l’immobilité. Elle apprend désormais à vivre en fauteuil roulant mais sa maison sur pilotis s’avère peu adaptée. La mission, grâce à des contributions nombreuses, lui a construit une nouvelle maison, vaste et ouverte sur l’extérieur. Merci à tous !

 

La boulangerie de Maewé :

Notre boulangère, Toukata, est la première étonnée du succès de ses fournées. Pas d’invendus et les élèves guettent secrètement son passage. Les enseignants aussi ! Voilà un emploi qui perdure pour un jeune alors que le flot des chômeurs urbains continue de grossir.

 

La pluie :

Les pluies abondantes font grossir les rivières et le spectacle est impressionnants mais heureusement habituel en cette saison. Les rizières devraient tenir leur promesse !
On en bave mais on sourit.

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