Le confinement d’hier à laisse ses droits à un quotidien à nouveau bien repu. Nos jours, nos heures sont pleins comme des œufs au point de guetter les répits. On cavale tant on a à faire, on se lamente sur ce qui reste à faire et on pleurniche sur ce qu’on aurait du faire!

Paradoxe de notre quotidien où tout est bien rempli mais où il nous manque quelque chose. Saurions nous exprimer quoi d’ailleurs ? Qu’attendons-nous ?

L’évangile nous redis que notre quotidien nous commande d’être des travailleurs et des veilleurs tout à la fois. L’un ne va pas sans l’autre dans la vie du croyant. Peut-être comme beaucoup d’autres, nous sommes malhabiles à dire ce que nous attendons mais notre veille nous aide à réaliser que c’est nous qui sommes attendus. Quelqu’un vient à nous à tous les instants du jour ou de la nuit. Il ne cesse de venir et de nous rencontrer. La liturgie orientale substitue l’injonction ”Le Seigneur soit avec vous !” par un solennel : “Soyons attentifs” ! Quel beau mot d’ordre. Oui soyons attentifs comme de bons veilleurs pour sentir sa présence. Et si nous cessons de veiller alors il nous manquera…

 

Retour sur le mois de juin

Juin est à peine commencé qu’il est déjà fini. Il est vrai que nous sommes en pleine rentrée scolaire avec un mois de retard sur le calendrier habituel. Pas de répit donc pour flâner. Le virus n’a pratiquement pas circulé en Thaïlande. On ignore tout de son drame mais la prévention reste drastique.

Les élèves ont quant à eux inventé un slogan chanté : “Merci corona ! “ pour remercier de ce  temps de vacances supplémentaire.

Les élèves des villages de Maewe et Maesapao n’ont pas eu à l’apprendre car pour eux la rentrée a eu lieu à son heure. Pas de virus dans les villages, et les professeurs, les élèves sont tous du cru, alors la classe a repris mais pas dans ses murs. Pour des petits groupes, l’église, la sacristie, le préau des fêtes…se sont transformées en salle de classe. L’école, elle, est bien restée fermée conformément aux directives gouvernementales.

Les écoles de ville connaissent des brassages humains plus importants. Par précautions, les effectifs seront réduits et les classes seront dédoublées. Chaque groupe n’aura cours qu’un jour sur deux ! Un beau bazar dans la vie de nos pensionnats.

 

Le corona même faiblement présent dans le pays impacte l’économie des villages karens. De nombreux jeunes sont rentrés au village sans emploi. C’est vrai en particulier de l’industrie du tourisme. Les nouveaux diplômés de l’école hôtelière sont sans espoir d’embauche. Beaucoup emploient leur force dans la rizière. C’est la saison. La mission va embaucher pour différents petits boulots 5 ou 6 jeunes de familles pauvres.

Grace a la ténacité de Terres Karens et d’Esprit Karen nous avons pu continuer de payer les tisserandes et les couturières pourtant au chômage technique. Aucune vente ces 3 derniers mois. Les caisses ne sont pas loin d’être vides ! Mais on a bon moral.

Le personnel de la mission évolue. Deux de nos sœurs nous ont quittées et deux nouvelles sont arrivées. Une escapade dans le village de l’une d’elle nous a permis de faire mieux connaissance avec les nouvelles venues et de dessiner les contours de notre collaboration. Les volontaires nous accompagnaient. Calés dans la benne du pick-up, on s’étonnait qu’ils n’aient pas fondus tant la pluie nous bénissait.

Les volontaires ont pu visiter la montagne et rejoindre les élèves des pensionnats dans leurs villages. Et toujours des dossiers, des rapports… le clavier de l’ordinateur n’est jamais loin.

Et il va falloir dire au revoir à Briac. “Mais il vient d’arriver !“ m’a lancé un gamin tout colère et rassasié de reproches. Je dois le retenir ! Mais Briac a une famille, des études. Briac repart et nous sommes endettés. Il a tellement fait pour les habitants de Maewe. Merci Briac !

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée Champs requis marqués avec *

Publier des commentaires