Édito de juillet

Ce mois de juillet contient des promesses de retrouvailles et de libertés enfin reprises aux assauts du virus. Nous allons enfin être au centre de nos vies et moins soumis aux diktats du covid. Nos événements, nos familles et amis n’ont eu le plus souvent qu’à lui obéir. Le covid nous imposait son rythme et contrariait nos priorités nous imposant un long jeûne de visites et de fêtes. Enfin nous allons penser à nous et moins à lui.

Un éminent chef d’état du siècle passé avait soigneusement préparé ses obsèques en consignant dans un court écrit ses volontés. Il entendait des célébrations d’adieu simples, sans falbala officiels. Dans la langue des faire part, on dirait : « ni fleurs ni couronnes ». Sous sa plume on lisait : « uniquement l’indispensable : moi. ».

Chacun de nous est indispensable à d’autres, indispensable à Dieu en tous cas.

Jésus nous le répète assez. Osons le croire !

Bon été à chacun.

Retour sur le mois de juin

L’été est là et chacun déploie ses projets de repos, de retrouvailles. Pour nos Karens, c’est le temps des durs labeurs. Pliés dans la rizière, chacun laboure et sème en ce mois de juillet. Et les bottes en caoutchouc des Karens n’ont rien à faire avec la pêche au crabe, elles les rendront mobiles sous les trombes d’eau de ce mois.  Car les pluies qui énervaient la patience des paysans au mois de juin, comblent leurs attentes depuis 2 semaines. En effet, nous avons oublié de quel azur est coloré le ciel et seuls des nuages noirs gonflés de pluie fatiguent nos rétines.

Nous devons également organiser le travail dans une rizière dont on nous abandonne l’usufruit.  Celui qui la cultivait a lâché le projet sans rien dire. Il a fallu rattraper un bon mois de travail pour semer à temps cette rizière. Sans quoi, la jachère s’imposait. Par groupe de 10 personnes, chacun des villages vient à son tour consolider les diguettes, creuser les canaux d’irrigation, désherber et labourer. Si la récolte est bonne, l’économie sera substantielle. Pour l’heure on se retrousse les manches.

La rentrée des classes s’est admirablement passée malgré le foxtrot de l’administration qui hésite face à un covid redouté. Un pas en avant, un en arrière et deux de côté ! Encore que le covid ne se soit pas encore montré chez nous. La prudence reste de mise et c’est heureux.

Les élèves sont ravis : ils n’étudient qu’un jour sur deux pour alléger les effectifs présents dans les salles de classe.

La vaccination progresse. Organisée par tranches d’âge, notre secteur échappe à la règle et les équipes médicales sillonnent les dispensaires villageois en vaccinant qui le souhaite sans distinction d’âge. Cette proposition confortable rencontre des résistances car les récits d’effets secondaires après vaccination circulent avec un luxe de détails inédits. Ainsi Rangsan venu visiter son village a suscité l’admiration : il était tenu pour handicapé après la deuxième dose. Les villageois lui ont raconté l’épisode de sa vaccination avec une précision policière : son évanouissement, son évacuation, l’enquête administrative… rien ne manquait ! Sauf la vérité : Rangsan se porte comme un charme après ses deux doses !

 

La boulangerie de Maewé continue sa route et chaque jour sa fournée est attendue. Quelques spécialistes avertis – des gastronomes ? – ont fait cependant remonter des critiques énervées sur les pizza. Trop de tomates, léger en mozzarella, pâte épaisse. Philippa lui les boudait sans cacher son désenchantement. On consulta Elisabetta, notre amie italienne. La recette fut ajustée aux palais de Maewé et désormais on se les arrache. Et Philippa en commande 3 d’un coup à chaque fois en se défendant honteusement : “c’est pour le Pado”. Mon œil !

 

Un nouveau volontaire est sur le point de nous rejoindre a Maetowo. Timothée a obtenu son visa aux prix d’une âpre lutte. Notre nouveau David est en quarantaine à Bangkok et devrait nous rejoindre dans les premiers jours de juillet. Coincé dans un hôtel pendant 14 jours, il a mis son temps à profit pour préparer le projet de noël Giving Tree.

 

A Maetowo, deux jeunes qui ont brillamment obtenu un bac pro en mécanique donnent une année à la mission. Santi et Sudi se forment auprès du Br David et entretiennent nos bâtiments, les écoles, les centres et les églises. Ils assurent au centre des cours de guitares. Une présence stimulante pour nos grands gars et une chance pour tous.

 

Nos séminaristes (4) ont effectué une belle rentrée un peu particulière puisqu’ils étudient en ligne. Ils sont dispersés sur 3 sites. Et en miroir, nos 4 regardantes chez les sœurs Karens de Maepon affichent le même optimisme. Que Dieu les bénisse !

 

Bon été à chacun de vous, plein de rencontres et de joie.

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