Édito mars

Réunion !

Pimongpan reste habituellement fort frileuse dans nos réunions. Ce soir la, le petit verre de trop libéra sa parole. On partageait sur la prière. Un classique du carême…  Pimongpan respira un grand coup et lança : « Est ce que Dieu écoute nos prières ? J’ai demandé 2 choses au Seigneur : un petit tour de taille et un gros compte en banque. J’ai obtenu exactement l’inverse ! ».

Hilarité puis surenchères et contradictions animaient de suite la réunion qui d’un coup échappait à la banalité… Alors pour mettre fin au feu d’artifice de peu de mots et de beaucoup d’éclats de rire, un participant invita chacun à présenter son cantique préféré. La proposition insolite fit mouche et insensiblement nous nous sommes dit qui est Jésus pour nous et comment il rejoint nos vies.

Au fait, c’est quoi votre cantique préféré ?

La chronique de février

L’accueil du carême marque ce mois de février. Avant les jours austères se célèbrent les mariages car durant la quarantaine suivant le mercredi des cendres, on lance un grand coup de frein sur les festivités. Les cochons s’en réjouissent et prospèreront tranquillement !

Comme à l’habitude chaque responsable de communauté chrétienne a rejoint le centre de Maetowo pour une journée de formation le mercredi des cendres. Chacun repartira vers son village avec les cendres bénies qu’il imposera aux membres de sa communauté. Attendre le temps libre du Père ? Alors on fera Pâques en même temps !

Durant le carême, un temps de formation déployé sur 4 dimanches est proposé. Les prédications dans toutes nos chapelles se font sur un thème commun qui s’enrichit de dimanche en dimanche. Cette année, nous étudions la naissance de l’évangile selon st Marc. Pour harmoniser cet enseignement et ne pas le laisser à la libre inspiration, une courte vidéo pensée par le Br David accompagne les prédicateurs du jour. A chaque dimanche sa vidéo !

La formule plaît.

A Maetowo, les jeunes reçoivent chacun ce même jour un livre de carême : la vie d’un saint en livre illustré. Les anciens forts de l’expérience se précipitent sur les vies palpitantes : St Vincent de Paul, St Martin où Ste Bernadette. Les naïfs trop lents n’ont plus le choix et grimacent avec Paul VI ou St Augustin !

Les chantiers se poursuivent. La cuisine collective de Maewé sera achevée bien avant Pâques. Un bel espace où l’on pourra utiliser un four professionnel au gaz mais aussi un four traditionnel au bois. Un accord avec l’école hôtelière de Maesod permettra des formations régulières. Au quotidien, c’est une ancienne de cette école qui se mettra aux fourneaux et concoctera petits plats et gâteaux à vendre à l’école. Ainsi commence notre guerre au sucre et aux colorants des Cochonneries sous cellophane si prisées des petits !

Grace a l’aide des amies d’Esprit karen Bangkok, nous lançons un programme de potagers bio. Chaque famille de Maewé et Maesapao qui le souhaite peut créer son potager familial. Une seule condition : il doit être bio et à côté de sa maison. Nous fournissons semences, matériels et conseils. 52 familles se sont lancées. A suivre !

 

Nous suivons avec angoisse l’évolution des événements en Birmanie. La guérilla avec les Karens venait juste de reprendre et on entendait des rumeurs de villages entiers fuyant dans la forêt. On parle aujourd’hui de 5000 personnes sans abri juste de l’autre côté de la rivière qui forme frontière à Maetowo. Et nous sommes incapables de secourir, aider… car le covid l’interdit.

Et puisqu’on parle du covid, on continue de s’en méfier sans l’avoir encore rencontré. Et pourtant il se rapproche avec le premier cas à Maetan, notre sous préfecture à 60 km. On reste vigilant en espérant tenir jusqu’à l’arrivée du vaccin. Les journaux annonçaient glorieusement hier l’arrivée de 5000 doses pour la région de Maesod. Dur de ne pas glousser quand il en faudrait 100 fois plus !

 

Les intentions de prières pour  ce carême ne seront pas compliquées à trouver.

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