Alors que l’exode rural et la baisse de la natalité les vident peu à peu de leurs forces vives, quel avenir pour les villages karens de Thaïlande ? Sont-ils inéluctablement voués à disparaître ? Le travail de la terre, principale source de richesse dans les villages, est extrêmement pénible dans un contexte montagneux. Les jeunes préfèrent partir en ville, où semble se profiler l’espoir d’une vie meilleure. Ils y exercent en majorité de petits métiers : pompiste, vendeur, ouvrier… Avec l’éloignement de la communauté et la dilution dans le monde thaï bouddhiste, ils y perdent souvent la foi. Les désillusions sont nombreuses, beaucoup rêvent donc finalement de retourner au village… Mais y-a-t-il un avenir économique dans la montagne ?

Face à toutes ces questions, le missionnaire se sent bien petit… La mission travaille pourtant avec les Karens pour favoriser le développement économique de la région. Voici quelques-uns des projets qui ont été lancés !

La Mutualité Karen - logo

LMK : La Mutualité Karen

Dans la montagne, on vit au jour le jour. Alors en cas de coup dur comme un accident ou une maladie, ou qu’un des enfants part étudier, on se retrouve bien démuni… On ne pense pas non plus souvent à faire d’investissement. Et puis comment pourrait-on mettre de l’argent de côté ? Bien sûr, aucun comptoir de banque dans ces régions reculées ! Et puis qui accepterait d’ouvrir un compte à des paysans peu éduqués des montagnes ?

Alors la décision a été prise de monter la LMK. Ce micro-système d’épargne repose uniquement sur la confiance mutuelle… Lors de ses tournées dans les villages, le Pado fait guichet : il reçoit les sommes d’argents que les villageois veulent épargner et rend leur argent à ceux qui veulent en retirer. Pour l’instant, pas de prêts. Victime de son succès, la LMK se cherche maintenant un avenir : micro-banque de crédit ? Fond de lancement pour une monnaie locale ? Plan d’assurance-vie ? Qui vivra verra !

Microcrédit

Ici, on compte sur l’esprit de communauté pour faire des micro-prêts sur un an : pour chaque village, la proposition de microcrédit est renouvelée pour l’année suivante à condition que toutes les familles aient remboursé leur emprunt de l’année passée ! Alors en cas de défaut d’une famille, la solidarité joue souvent et tout le monde se cotise pour les aider…

Microcrédit
banque du riz

La banque du riz

Pas question de Bahts ici, c’est du riz qu’on s’emprunte ou qu’on se donne entre villages puis entre familles dans chacun des villages. La gestion de cette banque originale se fait lors d’une réunion annuelle puis par des comités dans chacun des villages. Si le système fonctionne par cycles annuels, c’est que les remboursements de prêts se font après la récolte ! C’est en effet le travail de mère Nature et des hommes dans les champs qui fait fructifier cette étrange monnaie…

Prêt agricole

Dans le village de Maepleta, des prêts soutiennent l’investissement dans du matériel agricole depuis 2020.

Rizière en terrasse
Coiffeur Maewe

Bourses d’entreprenariat

Un coiffeur et une boutique de matériel de construction financés par Enfants du Mékong, une pâtisserie par de généreux donateurs belges… Les bourses d’entreprenariat permettent de créer de nouveaux métiers dans les villages. Mais aussi d’y faciliter la vie !

Terres Karens

Ce projet permet à de nombreuses femmes de vivre du tissage traditionnel, tout en permettant le développement de ce patrimoine culture. Pour en savoir plus : https://terres-karens.org/

Tissage