Édito de mars

On le croyait fermement, probablement influencé par les leçons des élites qui défendaient leur rang. On croyait fermement que ceux qui n’avaient pas de passé n’auraient pas davantage d’avenir. L’un garantissait l’autre.

Un vendredi à Jérusalem, On fit disparaître vilement le galiléen. On en était convaincu : on n’entendrait plus parler de lui et ses apôtres venus de rien repartiraient à un quotidien de sueur. C’était fini !

Pauvre stratégie qui méconnaissait la force de Celui qui n’a ni passé ni futur. Dieu le ressuscita et ainsi dessina notre nouvel avenir.

La chronique

Évidement le carême nous oblige!

La réunion des chefs de communauté chrétienne fut particulièrement riche cette année. C’est vrai que l’organisation du carême et des fêtes pascales ne surprend plus. On roule sur l’habitude au point de perdre parfois le sens de ce que nous faisons. Cette année, Les communautés se mobilisent : ici on soignera le chemin de croix du vendredi, là on organisera une collecte d’argent méthodique… La participation aux cendres s’en ressent : les étudiants et les travailleurs saisonniers sont rentrés au village pour la célébration. Ainsi donc Pâques promet d’être bien festif.

Alors qu’à Maewe les villageois caracolent sur un nouveau pont qu’ils tiennent des générosités de l’association Coup de Pouce, à Maepleta on en cherche un pour s’abriter ! En effet, l’église de Maepleta est en réfection. Un toilettage général s’imposait. Reprise complète du toit, mise en peinture des murs, ponçage des sols et réaménagement du chœur occupent les villageois et quelques artisans. Tout devrait être prêt pour Pâques. Ce chantier n’est possible que grâce à la générosité de trois paroisses nantaises sensibilisées aux besoins de Maepleta par Aymeric, notre volontaire diocésain de Nantes.

À Maewe, les truelles n’ont pas eu le temps de sécher. On rénove maintenant la Bakery. Terres Karens soutient ce projet qui pourvoira une installation électrique nouvelle rendant possible l’utilisation d’un frigo. Les gourmands veillent aux délais.

Une autre construction nous a occupée ces dernières semaines. La naissance d’une nouvelle communauté chrétienne. Les catholiques de Kleupado prennent leur autonomie et se détachent de Maesapao. Les huit familles catholiques construisent leur chapelle en bambou en ce moment, de sortes qu’on pourra y célébrer Pâques. La communauté aura deux ans pour assoir son autonomie et on bâtira alors une chapelle moins sommaire. Le choix du saint patron fait encore débat ! Mais certainement pas celui de son responsable promptement désigné.

Mais la construction principale qui mobilise nos prières et habitent nos débats est celle du diocèse ! On a beau résider entre 5 et 7 h de route de l’évêché, le sort de son occupant nous mobilise. Et bien ça y est. Nous avons un nouvel évêque depuis le 13 février. Sa nomination était attendue depuis plusieurs années. L’élu n’est pas un inconnu. Prêtre du diocèse, il fut curé d’un secteur karen et déglingua ses tongs dans nos vallées. Voilà qui épargnera bien des discussions à l’avenir car il connaît les soucis des villages karens et ceux de leurs pasteurs. L’ordination se fera sans délai si bien qu’il pourra confirmer nos enfants durant la semaine pascale. Sa nomination est un soulagement pour tout le diocèse car toutes les décisions étaient suspendues à l’arrivée d’un nouvel évêque. … Son bureau est donc déjà bien encombré !

Ce mois de février fut comblé de visites : familles des volontaires, volontaires d’ailleurs, amis de toujours et de moins longtemps se succèdent. Francis et Nicole réparent, Bruno classe et sauvegarde, Coucou ausculte et soigne… Nous étions jusqu’à 12 à la table des invités. Quel symbole !

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée Champs requis marqués avec *

Publier des commentaires