Édito de décembre

« Chateaubriand, dans « la vie de Rancé, avec un soupçon de nostalgie », décrit l’époque de sa jeunesse : « on sut bien vivre et bien parler »! Que de tempérance suggérée…
Comment décririons nous la notre, d’époque ? Peut être comme une arène. Et nous savons que les arènes sont partout y compris dans nos cœurs. Nos humeurs sont souvent indomptables et avec une application de numismate, nous dénigrons allègrement nos proches et degongdons nos vies sans retenue.
Le temps de l’avent nous dit halte là. Retrouve «  le bien vivre et le bien parler » car le champ des bergers ne ressemble pas à un champ de bataille … Nous avons les 4 semaines de l’avent pour déminer nos vies. Pas de temps à perdre ! »

L’atelier de couture

Les couturières sont dans une excitation qui ne s’épuise pas car chaque semaine amène un nouveau produit sur le métier. Jeanne notre volontaire couturière, en a dessiné le patron, il faut apprendre à lui donner forme. Ce sont des pochettes bananes, des petits éléphants, des vestes fourrées …
Les talents se révèlent et les résultats attendus se manifestent. La fierté habille les sourires. Un must pour un atelier de couture !

L’école du soir

Caroline et Jeanne déploient des trésors de créativité pour animer l’école du soir de Maewe. On y peint, on y colore et on y rie encore plus ! Pendant ce temps, on décroche du portable. Mais la grande affaire ça reste la préparation de noël. Cette année, on monte “le tour du monde en 80 jours” dans une version habilement karennisée! Le clou sera la danse thaitienne…

Notre resort

Sur les hauteurs de Maewe, le resort de bambou continue de se parer pour bientôt accueillir des touristes. Le jardin occupe nos attentions. Durant la saison des pluies, 300 jeunes teck ont été planté ainsi qu’une batterie d’arbres fruitiers. A terme, on espère une belle forêt pour la génération suivante.
Et pour jouir d’un bel endroit sans attendre 100 ans, on a planté notre gazon. Grace au concours des étudiants du village mobilisés pour la corvée, on découpe des carré d’une belle herbe verte qu’on transplante sur notre site. Ça paraît rien mais à faire, c’est tout de même quelques suées.
Pour l’heure, on est loin des Green du quatar!
Théophane cultive un autre jardin : celui du site internet qui devrait ameuter les visiteurs.

Loy Kratong

Voilà une belle fête populaire typiquement thaïlandaise qui a fait son entrée chez les Karens par les écoles. A la fin de la saison des pluies, après avoir labouré, brûler, moissonné et battu le riz, les thaïlandais remercient et demandent pardon à la nature. En particulier aux rivières car sans eau.., et nos rivières servent aussi souvent d’égout !
A la nuit tombée et en dansant, chacun offre à la rivière son hommage et ses vœux au moyen d’une petite embarcation de fleurs et de bambou. Elle porte une bougie et un bâton d’encens. Le spectacle est magnifique.
A Maesapao, c’était une première. Du jamais vu ! Le groupe des jeunes anima le concert et pilota les danses. A Maewé, fort d’une tradition, les files dansantes n’eurent aucun mal à se constituer. Partout la joie : la saison des pluies est terminée.

La moisson

Nos espoirs et nos jours sont suspendus à la météo. Funeste, elle s’emploie à grisailler le ciel et déchaîner ses vents. Les cieux ne sont pas solidaires de nos faucilles et nos fléaux. La moisson déjà guère abondante, pourri au sol avant d’être battue et engrangée. On peut dire de manière générale qu’on déplore des rendements un tiers inférieurs à l’habitude.
Pourtant on assiste toujours au ballet incessant des villageois qui chaque matin se rendent dans le champ du jour pour le récolter obliges par un lien familial, la dette d’un service rendu.
Ce matin, c’était le tour de la rizière paroissiale. Tous les bras libres y accourent. Plus de 120 villageois cette année. L’affaire est rondement menée et après le déjeuner les faucillent goûtent au repos. Une pluie diluvienne oblige alors à des replis et les abris résonnent des rires propres aux retrouvailles. Car on vient de 15 villages différents et les occasions de se retrouver ainsi sont rares.

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