La Thaïlande est l’un des pays les plus reconnus d’Asie pour la santé, devançant même beaucoup de pays développés. Les services de qualité, voire de luxe des hôpitaux privés attirent beaucoup de tourisme médical. De nombreux dispensaires de montagne permettent de faire les premiers diagnostics et les premiers soins. Les hôpitaux publics de ville sont gratuits et accessibles à tous. Alors pourquoi la mission viendrait se mêler de santé ?

Faciliter et améliorer la prise en charge

Le but n’est pas de créer un système médical parallèle à celui existant, mais de mettre correctement en relation patients et médecins. Parce qu’entre nos villageois karens montagnards et le personnel médical thaï urbanisé, il y a un fossé… Différences de culture, de niveau d’éducation, de conditions de vie, sont autant d’obstacles à une bonne prise en charge. Mais aussi souvent la barrière de la langue, car nos Karens ne parlent pas toujours le thaï. En bref, ce sont deux mondes qui se rencontrent !

Nous avons pour allié un médecin mobile implanté localement et son équipe. Un travail en amont, pendant et après la prise en charge par l’hôpital public permet de fluidifier le parcours de soin. Prenons un exemple concret pour mieux comprendre le système :

Sorrypa, souffre de vertiges inhabituels et s’inquiète. Il consulte un guérisseur dont les poudres de perlinpimpim n’offrent aucune amélioration… Notre amie médecin prend alors le cas en main et suit le dossier pour que Sorrypa obtienne finalement un indispensable scanner réalisable à l’hôpital général de la grande ville. Accompagné sur place en voiture, une infirmière karen proche de la mission l’y attendra pour faciliter le contact. Le miracle, c’est qu’on y arrive : Sorrypa sera soigné et guéri !

Les cas à part

Il arrive cependant que malgré les efforts réalisés, le traitement ne soit pas adapté au patient… La mission le prend alors en charge et envoie tous les mois un traitement approprié. Entre quinze et vingt-cinq malades sont ainsi suivis.

Les nombreux médicaments distribués sont financés par la générosité du diocèse de Nakhon Sawan. La mission se charge de payer les transports et les soins en hôpitaux privés en ce qui concerne les cas lourds et les grosses opérations. C’est parfois un gros budget, mais la santé d’un homme, enfant ou vieillard, n’a pas de prix !

Dépistage et prévention

Nous avons aussi la chance immense que des médecins volontaires passent chaque année proposer leur aide. Grâce à eux, une consultation dans chacun les villages de la mission est proposée deux fois par an. Le dépistage et la prévention alors réalisés permettent d’améliorer considérablement la santé des villageois en les sensibilisant et les responsabilisant.

Depuis trois ans que ce système fonctionne de la sorte, une relation de confiance s’est tissée avec les Karens qui viennent même nous solliciter de villages qui nous sont inconnus. Un pont pour tenter modestement, petit à petit, de réconcilier les mondes et de permettre l’accès à la santé !