Pionnier dans la mission, le Père Quintard (MEP), s’exclamait souvent : « Pourquoi le Saint Esprit a t-il choisi les villages les plus éloignés ? »

Les Karens sont animistes de tradition. Admiratifs de la nature, ils vivent de ses largesses et se soumettent à ses caprices. Un système complexe de sacrifices assurent aux hommes la bienveillance des esprits. Gare à celui qui s’en écarte. Beaucoup adoptent la foi chrétienne qui ne contredit pas leur croyance naturelle mais l’illumine. Les conversions au christianisme ne sont pas individuelles mais par familles. On ne s’affranchit pas de son clan et on vit à son rythme. La  conversion est donc une décision commune. Ainsi les villages voient-ils naître des communautés plus ou moins nombreuses et plus ou moins convaincues. C’est le travail des prêtres d’accompagner la croissance de ces communautés vers une foi nourrie et célébrée.

Père Quintard, premier missionnaire de la région

Chaque communauté est visitée régulièrement, environ une fois par mois le prêtre y célèbre la messe. Quand sa taille le permet, une chapelle réunit la communauté au moins chaque dimanche. Un responsable de communauté est élu. Il préside en l’absence du prêtre les étapes importantes de la vie chrétienne. Un catéchiste assure la formation en venant visiter régulièrement le village.

Les enfants de tous les villages sont rassemblés une fois par an quand ils ont 10 ans et découvrent, inquiets, le visage de celui qui succède aux apôtres : l’évêque. Ils ne sont pas surpris qu’il ne parle pas leur langue car il est Thaïlandais et non Karen ! Ils reçoivent la confirmation puis la première communion de ses mains. Ils sont devenus adultes dans la foi et les témoins du Seigneur.

Trois grandes fêtes de l’année sont particulièrement célébrées : Noël, formidable nouvelle du Dieu fait homme, Pâques, où la vie triomphe sur la mort et l’Assomption, preuve que Marie ne nous laisse jamais seul sur le chemin du ciel.