Édito de février

Nos visiteurs envient la quiétude de nos villages et les solitudes silencieuses de nos montagnes. Elles favorisent la rencontre de Dieu disent-ils. Mais la ferveur est-elle au prix d’une fuite vers des déserts illimités ? Nous savons bien que le véritable désert n’est fait ni de roche, ni de sable que travaillent le vent et les pluies. C’est notre cœur que l’humilité dépouille et que Jésus apaise.

Allez, osons le retour vers notre cœur, Jésus nous y attend. Sainte année 2024.

 

La chronique

Janvier s’emballe ! Alors que Noël vient juste de se terminer le 2 janvier, les prêtres du secteur de Maesod s’invitent à Maewé ! On prend prétexte de la fête patronale qu’on célébrera simplement. Mais les standards de Maewé ne s’accommodent pas d’un à peu près. Alors on ne néglige rien et on remet le travail sur le métier: débauche de fleurs, repas communautaire et spectacle pour honorer un rassemblement de prêtres jamais vu à Maewé : 9 prêtres ! Une procession spectaculaire se conclut par la consécration du village à Marie. Les prêtres poursuivront la soirée joyeusement au centre Touloupra, entourés d’étoiles.

Après cet événement, on aspirait au repos. Chance: le secteur organise la traditionnelle sortie des professeurs et des catéchistes. Ils seront 50 à partir découvrir les montagnes de Petchabun. Les cerisiers sont en fleurs alors Facebook crépite de selfies postés à profusion. Belle occasion de resserrer les liens entre écoles et paroisses, de mieux connaître les prêtres.

Et voilà que l’équipe Coup de Pouce arrive. On l’attendait ! Ils sont 8 à poser leurs sacs à dos à Maewé et enfiler la tenue de travail pour repeindre l’école et construire un pont. Ils ne perdent pas une seconde. Travail travail travail. Le résultat est spectaculaire. L’école semble neuve et le pont magnifique. Est-ce dévouement qui rend hystérique les saisons ? Voilà qu’en pleine saison sèche, nous connaissons des jours de pluies. Les pistes détrempées deviennent impraticables durant quelques jours. Pas de quoi déstabiliser les villageois qui ressortent illico les ponchos!

Le village ne résonne pas que de coups de pioche. 30 étudiants en 3eme année de médecine de l’université Mahidorn font un stage d’immersion à Maewé. Ils découvrent stupéfaits une Thaïlande inconnue: sans Wifi, sans confort, sans électricité. Mais beaucoup de cœur ! Ils restent 4 jours.
C’est aussi la saison des mariages : 5 en une semaine sur le secteur. Les cochons tremblent !

Les centres se réunissent à nouveau fin janvier pour fêter la langue karenne. Une sorte de journée de la fierté nationale ou différents stands alternent cuisine, contes, chants et jeux traditionnels. Un succès bœuf pour redire qu’un bon karen fier de sa culture ne fait pas un mauvais thaïlandais. A bon entendeur, salut !

Nous sommes heureux de retrouver des amis de toujours : Francis et Nicole, Bruno et Dr Coucou.
Leurs arrivées s’étagent sur quelques jours et chacun vaque à son talent pour nous apporter le meilleur. Francis et Nicole domptent l’installation électrique du centre de Maetowo devenue anarchique par la fantaisie d’électriciens de fortune. Bruno continue l’effort titanesque de mise à jour des archives. Bruno a d’ailleurs publié en un magnifique volume illustrant 60 ans d’évangélisation. On essaye maintenant de le traduire en thaï et en karen. Pas facile de trouver un traducteur qualifié et disponible.
Dr Coucou examine, palpe et illumine de son grand sourire les diagnostiques qu’elle prodigue.

Le mois de février sera-t-il aussi dense? A voir …

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