Édito de juillet

 

Un karen savamment instruit par un prêtre érudit rappelle utilement à notre communauté que l’injonction répétée plusieurs fois par Jésus dans l’évangile de ce 12eme dimanche se retrouve en fait 365 fois dans la Bible. Pas moins. Que d’autres érudits vérifient…

L’occurrence abondamment répétée et calée sur le nombre de jours que compte une année dit trop son message : il faut l’entendre chaque jour. Chaque jour se répéter de la part du Seigneur : “Ne craignez pas !”.

La chronique

 

Des dos courbes et des cales aux mains caractérisent les Karens du mois de juin ! La rizière dévore les lombaires, les nuages se chargent des arthroses. Sur des collines aux pentes si raides qu’on embaucherait bien des bouquetins pour les travailler, les villageois se dépensent à planter leurs champs. Ce travail collectif emploie le village d’un champs à l’autre. Un grand repas joyeux clôture l’effort et la pluviométrie qui satisfait les gosiers est à peine moins forte que celle des cieux. Ben il faut bien se donner du courage ! Mais le plus dur est à venir : désherber continuellement son champ à la force du poignet pour que les pousses de riz prospèrent sans être étouffées. Dur, dur…

Tous n’ont qu’une crainte : le climat ! On rêve d’un fin dosage de soleil et de pluie.

De violentes bourrasques de vent ont fait de nouveaux dégâts sur nos toitures. Quelques plaques de toit emportées à Maesapao, à Maewé et Maetowo. A l’atelier de couture de Maewé, on compte déjà 3 réparations après tempêtes depuis mai !

Grâce à Esprit Karen, on chante. La joyeuse organisation des Madames de Bangkok aide à financer nos vocalises et nos arpèges. À Maetowo, le prof de musique a repris du service. À Maewé, la classe de guitare fait le plein et enfin à Maesapao, un prof de musique vient d’arriver. Un groupe de village villageoises mélomanes a mis une O.P.À sur lui afin d’apprendre le synthétiseur ! Pour le moment le clavier crache toutes sortes de rythmes préenregistrés et peu d’accords… Une chose est certaine : il y aura des progrès !!!

Les écoles ont adopté désormais leur vitesse de croisière. On risquait de ronronner mais c’était sans compter le zèle du nouvel inspecteur d’académie. Pris d’une subite fringale de redressements juridiques, le voilà qui gesticule pour nous aligner sans délai aux directives du ministère parfaitement inapplicables dans notre isolement. Les mises en demeure tombent. Le diocèse s’énerve et rumine les 20 ans de négociations qui n’ont toujours pas réussi à dissoudre les obstacles. Pourquoi cette agitation subite ? Les courriers s’échangent et s’énervent entre l’évêque et l’inspecteur. Les conséquences ne se font pas attendre : on ferme nos écoles un jour et on les ré ouvrent le lendemain. Demain dira-t-il la joie ou la misère ? En attendant on danse le tango : 3 pas en avant et 2 en arrière. Et on ne désespère pas, on continue !

C’est l’heure de la rentrée pour nos étudiants universitaires. Ils sont répartis ainsi :

2 futures institutrices, 1 infirmière, 1 ingénieur agronome, 1 comptable, 1 assistante médicale, 1 informaticien comptable. Ils sont 7 cette année à pouvoir compter sur EDM et la mission pour financer leurs parcours qu’on souhaite brillant. Tous ont profité du long congé de mai pour trouver des boulots divers et deux ont épaulé la rentrée de leurs cadets dans nos centres. A cette liste, on doit ajouter ceux qui ont obtenu une bourse et ne dépendent plus de la mission. Une belle brochette à vrai dire. Et des parents si fiers.

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