Edito

Pour ce fils à papa du moyen âge, un grand ado nourri de romans de chevalerie, Dieu était devenu beaucoup trop petit pour son monde, rêvé à sa mesure c’est-à-dire immense. Comme il se croyait grand et imbattable, il s’équipa de pieds en cap pour faire la guerre aux frais de son riche papa. Il entendit une voix : « François, le quel vaut mieux être : le serviteur du serviteur ou le serviteur du maître ? » .

Il mettra du temps à comprendre le sens de ces paroles. Il recycla cependant son armure et vendit son cheval. Il passera son temps désormais a découvrir le visage de cette voix entendue. A travers le silence, à travers les frères, à travers la maladie, il reconnaîtra Jésus qui lui a parlé. Et Il s’avouera heureux. Pas à cause  des chimères escomptées ou des droits revendiqués mais de ce qu’il reçut. Tout était don : un coucher de soleil, les faisceaux d’étoiles, le sourire inattendu.

Il devint le plus riche et donc le plus heureux !

Chronique de décembre

Des guirlandes, des chants, des rires et des cadeaux ont ponctué ce mois de décembre. Le mois de Noël. On en célébra 12.

Le concours de crèche a exposé la créativité et le savoir-faire de nos communautés. S’il reste encore des accrocs à la maison de bambou traditionnelle, certains villages ont cogité ! A Maepo, Jésus est né dans un épis de maïs. Il est semence. A Maewé pas de grotte, mais le visage du père éternel la bouche grande ouverte pour faire abri à la sainte  famille. Jésus est la parole du Père, non ? A Maesapao, Marie a trouvé refuge dans une hotte à riz surmonté du Saint Esprit. Jésus est fruit ! Départager sera difficile et la première place est convoitée…

Les jeunes de Maetowo ont brûlé 5 fois les planches et le confinement confisqua la 6ème.

De manière générale, les numéros ont gagné en qualité. Pas de groupes de minettes qui nous tiennent en otage et nous infligent des déhanchés sur des tubes sans âmes. A l’inverse pas de villageoises transies de timidité qui ne bougent qu’une phalange s’imaginant au bord de l’acrobatie. Des chants de Noël, de l’humour et de beaux costumes. La palme revient à trois jeunes de Maetowo déguisés en banane singeant un tub thaïlandais ainsi qu’aux deux CM1 de Maewé qui ont retranscrit l’aventure de Pinocchio. Une baleine sur scène. Si !

Les fêtes de Noël marquées par l’ombre du covid ont contenu les invitations. Chacun restait dans son village. Si l’affluence était moins grande, on gagna en intensité. Personne n’était retenu au soin des hôtes et tout à l’affaire d’accueillir l’Emmanuel.

Mais la progression du covid en ville oblige un confinement : les écoles ferment pour un mois et nos élèves ne cachent pas leur joie. Leurs camarades urbains seront tenus d’étudier on line. Mais eux, loin des réseaux, retrouveront le chemin des champs et des chasses. Nous au final on récupèrera des sauvageons rétifs a l’encrier.

L’un d’eux, prévoyant et bien au fait des us enseignants, m’a avoué avoir déjà rédigé la rédaction qu’on ne manquera pas de lui réclamer à la rentrée : raconter votre confinement. Hé hé on ne le bernera pas comme ça !

Pour l’heure, on remise les décors et les santons vont retrouver leur boîte en carton. Les villageois relancent un cycle agricole : la corvée de bois pour la cuisine de l’année, la préparation laborieuse des brûlis. Noël fut une belle trouée de joie. Et la saison des mariages qui débute ne sera pas avare en rencontres et joyeux festins.

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