La première semence

Janvier 1962

L’équipe du Père Mirco est arrivée à Maewe, lieu de leur mission. Il nous raconte :
« La vallée, très encaissée, ne laisse la place qu’à quelques maisons, le reste du village s’agrippe sur la pente. Le vieil Oubala nous reçoit chez lui avec joie. D’un tour de main il balaie la véranda, étale des nattes et nous invite à nous asseoir. Affable, il me parle d’une voix empreinte de respect. Enfant il avait étudié en Birmanie dans une école baptiste ; il était resté païen mais il avait gardé la nostalgie du Dieu et du Ciel qu’il chantait autrefois.
Il me présenta sa femme et son grand fils ; sans tarder ils prirent la médaille. Avant le soir quatre autres familles les imitèrent. Le lendemain matin une autre en faisait autant dans le village voisin. Pourtant ils n’avaient entendu ni nos chants, ni le magnétophone, ni les discours éloquents. Simplement un an plus tôt l’Oncle Nwaida était passé avec sa médaille et avait porté témoignage. Ils avaient cru et maintenant ils attendaient d’être éclairés, instruits. Avec quel empressement ils ont reçu la Bonne Nouvelle ! Nous avons passé là cinq jours pleins, enseignant, toute la journée et tard dans la nuit, les prières, les chants, la doctrine du Christ.
Il faut dire que ces braves gens avaient la mémoire rebelle, qu’ils attrapèrent des maux de tête et nous des extinctions de voix pour un résultat assez maigre. « Ne t’inquiète pas » me dit doucement le vieil Oubala à qui je donnais un livre de prières et de cantiques « quand tu reviendras nous saurons tous toutes les prières ».
Nous repartîmes en remerciant Dieu mais non sans nous être procuré un sabre bien affilé. Je le confiais au moins courageux du groupe « le premier éléphant que je rencontre » déclara-t-il « je lui coupe la trompe tout net ». »
Mirco arrivée à Maewe

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