Un rêve évanoui : le Centre des Métiers Ruraux de Ponouaypou (1)

Rester au village au lieu de partir en ville, abandonner la culture sur brulis et le seul régime riz-piment pour faire pousser des fruits et des légumes et les vendre sur le marché : le Pado songe à un enseignement technique agricole qui ouvrirait aux jeunes karens la perspective d’un avenir meilleur sans être contraints à l’exil. Il se tourne vers l’Institut Européen de Coopération et de Développement (IECD), une ONG dont c’est précisément la vocation et qui prend le projet à sa charge.

 

Fin 2005 on entreprend la construction sur un terrain que le P. Quintard avait acquis à Ponouaypou : un bâtiment principal, deux salles de classe, un dortoir pour les filles, un autre pour les garçons. L’IECD dépêche sur place Jean-Baptiste, un volontaire qui passera deux ans à suivre le chantier de construction aux côtés du Pado. Pierre, un volontaire MEP en mal d’aventures à Maeramat, les rejoint. Pour eux-trois ce seront des mois intenses, une amitié solide, l’élan et la gaité des années de jeunesse. Car les chantiers en pays karen mêlent efforts, incertitude et surprises : sur place pas d’électricité, pas d’eau courante, la route 105 et Maetan qui ne sont pas vraiment tout proches, les matériaux qu’il faut acheminer sur place, même le bois qui est récupéré sur de vieilles maisons qu’on a dû racheter et démonter.

 

Et puis il n’y a pas que le chantier, la Mission continue : il leur faudra dans le même temps arpenter les pistes délavées par la mousson du sud-ouest ou transformées en poussière par le soleil de l’été, au rythme des tournées du Pado.

(à suivre)

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