Deuxième jour de marche : Nuit au village.

Janvier 1962

La route vers Maewe continue pour nos aventuriers. Après une longue marche, ils tombent de nouveau nez à nez avec un éléphant. Heureusement, celui-ci est monté par un cornac qui les invite dans son village de Maewaluang pour la nuit. Le Père Mirco raconte :
« Le chef de ce village d’une quarantaine de foyers nous donna l’hospitalité. Le soir venu nous chantâmes avec ardeur : en quelques minutes les maisons se vidèrent, tout le village fut là. Comment décrire l’enthousiasme de ces Karens lorsque, sortant de mon sac une boite noire, je l’ouvris, appuyais sur un bouton blanc et qu’il en sortit une voix claire, jeune, qui parlait leur propre langue. Comme je priais Dieu de bénir les bienfaiteurs qui, par leurs dons, m’avaient permis l’acquisition de ce magnétophone portatif. J’étais, avec cet appareil merveilleux et la lumière vacillante d’une bougie, au centre d’un vivant cratère de visages extasiés, attentifs. Pour la première fois la Bonne Nouvelle était annoncée à ces pauvres païens.
Puis ce fut le tour du catéchiste Saulwai. Six cierges alignés sur un bambou éclairaient de grandes images catéchétiques. Il parla pendant plus de deux heures, éblouissant d’éloquence. Après minuit quelques Nicodèmes étaient encore là. Je puis dire que ce soir-là je « sentais » la Grâce solliciter tout le village. Que n’ai-je pu, comme le Christ, comme les Saints, guérir le petit aveugle assis en face de moi ! Nous avions jeté le filet dans des flots très poissonneux. Hélas nous le retirâmes vide. »

Toutes les chroniques de "La mission se raconte !"

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée Champs requis marqués avec *

Publier des commentaires