Premier jour de marche : un éléphant fonça…

Janvier 1962

Six heures de marche en plaine mirent à dure épreuve les jarrets habitués aux sentiers escarpés. Puis ce fut la montagne. Quand le bruit sourd des flots de la rivière Mélit nous parvint, c’était déjà le début de l’après midi et nos sacs commençaient à se faire lourds. Tout à coup la terre trembla. Ce que nous vîmes alors nous fit oublier dans l’instant nos douleurs : un éléphant énorme sortit d’un fourré et fonça ! Ce fut le sauve-qui-peut général vers la rivière que nous pûmes traverser sans trop de difficultés pour nous mettre à l’abri.

Le danger passé nos jeunes gens se sentaient un courage épique et étaient pleins de verve. Aussi nous nous attaquâmes à la haute montagne. Nous atteignions à peine l’autre versant que la lumière baissa. Bientôt l’obscurité fut totale ; pendant une heure nous avançâmes à la clarté de nos lampes de poche. Le craquement d’une branche nous faisait sursauter. Personne ne disait mot, mais je remarquais que tous nous serrions le chapelet dans nos doigts.

Soudain une clarté monta comme une aurore et fusa parmi les arbres géants. Enfin ! L’incendie des hautes herbes éclairait sur l’autre rive la forme confuse d’un abri. Nous avions marché douze heures.

Abri premier jour - voyage P. Mirco

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